Œuvres de musique sacrée pour chœur a cappella
Le sacré, pour moi, n’est pas dans un lieu à part, écarté du monde : il est en nous, autour de nous et dans ce qui reste à connaître de la vie. Sans séparation, il existe de prime abord dans notre regard. Comment nous regardons, si seulement nous regardons. Car « il s’agit de voir », comme le dit Guillevic, « tellement plus clair, de faire avec les choses comme la lumière » (1). Celle qui nous parvient des astres ou des êtres, ou des récits qui parlent d’eux. Depuis les plus infimes, puce, escargot, tels que le poète Claude-Henry Rocquet nous les dépeint au seuil de la Nativité, jusqu’aux confins de l’univers, étoile guidant les marins, nuit qui nous noie de son néant ; au milieu de ces extrêmes se tient le Christ, homme d’infinie miséricorde pour les hommes, trait vertical entre l’abîme de nos souffrances et l’espace de notre rédemption, saturé de lumière. Aussi aveugles que nous soyons à notre devenir spirituel, au moins le chant nous aura-t-il projetés, un temps, hors de nous-mêmes.
(1) Guillevic, in Gagner, 1981, éditions Gallimard.
Poème mis en musique dans « Voir, Ensemble, Maintenant ».
Novembre 2011
Chœur Mikrokosmos, direction Loïc Pierre
Ensemble vocal Méliades
CD « Lucis memoria », novembre 2011, Label Inconnu LI 11-1001, distribution codæx