Ces Nocturnes (1ère partie, 2ème partie, final) proposent une immersion dans ces autres mondes, parallèles au nôtre, prison, abbaye. Et surtout, dans une autre temporalité. Un parcours traversant toutes sortes d’écritures chorales, parfois plus bruitistes que musicales, avec des verrous et une plaque de tôle fabriqués par les services techniques de la prison. Une mise en espace suggérant l’enfermement : disposés autour du public, quatre murs de chanteurs, ceux-ci actionnant eux-mêmes les verrous à des moments clé de l’œuvre (!), le bruit de pas d’un gardien suggéré par des coups frappés sur la plaque de tôle, renforcent le sentiment d’une expérience singulière, que viennent conclure les lettres échangées entre le plus ancien détenu et le plus vieux moine, bouleversantes de sincérité.
Enregistrements, extraits audio : CD « Clairvaux, Or les murs … », label Aeon AECD 1092, distribution Harmonia Mundi. Chœur les Cris de Paris sous la direction de Geoffroy Jourdain.
Estimation de la difficulté : difficile
Détenus de Clairvaux (parties I et III), et de moines de Cîteaux (parties II et III)
Français
Chœur mixte a cappella (ou chœur de chambre)
L’œuvre utilise 4 verrous de Clairvaux, ainsi qu’un fragment de tôle des coursives.
Pour les verrous, s’adresser à l’association Carmen-Forté.
La tôle doit être plus épaisse qu’un gong, avec un son plus grave, plus mat.
Durée : 40 minutes
Cycle en 3 parties distinctes. La première, sur des textes de détenus, doit s’interpréter avec une spatialisation en quatre murs de chanteurs autour du public. La seconde partie est en double miroir de la première, avec un effet de rétrogradation du temps. On trouve pour la troisième et dernière partie une mise en espace des chanteurs en étoile : 2 triangles inversés, ayant chacun à leur pointe un trio de chanteurs ou de chanteuses, canon entre les trois groupes, tournant dans un sens pour les voix d’hommes et dans l’autre pour les voix de femmes, avec un septième groupe délocalisé, invisible et lointain, prononçant les mots que frère Luc prête à la « Nuit du cœur ».